Comme on peut dire d’un grand cuisinier, William Perkins a le sens de la “mise en bouche”. Il sait plus que quiconque que la clé du succès dans son job, c’est des scénarios et mises en scène sur mesure, mais aussi des formules percutantes. Et rien d’autre.
C’est grâce à une franchise brutale qu’on reconnaît les plus prodigieux et audacieux projets de conquête, si sûrs de leur force et de leur bon droit qu’ils n’en éprouvent même pas l’idée de se cacher ou de se déguiser. Est-ce possible de se cacher quand on est auteur-associé de la délirante manifestation ayant mis en scène quatre convois, encadrés chacun par un géant de vingt mètres, partant des quatre pôles de la capitale et convergeant vers le cœur de Paris, en prélude à l’ouverture de la Coupe du monde de football en 1998 ? Aussi puissant que la victoire finale.
William, comme aimaient à l’appeler ses copains de jeunesse, pensait déjà au septième art, songeant à son grand-père d’origine afro- américaine qui lui a légué un nom (voire une gueule) d’acteur “à la fois magique et difficile à porter” quand on est dans un décor loin de Hollywood.
Les origines franco-écossaises de sa mère ne sont certes pas traduites dans son patronyme, mais expliqueraient son allure physique franco-british.
Qui de lui ou de Michel Romanoff, prince de Russie en exil en France, son mentor, est vraiment “un bulldozer, un superman et un étonnant directeur de production”. Peu importe. William Perkins croit dur comme fer au thème astral et au résultat d’une analyse graphologique le prédestinant aux métiers de l’art et de lumière. Du cinéma et de la communication événementielle, il en a fait. Cet opportunisme réactif chevillé au corps lui a valu la confiance du Président Sénégalais, Abdoulaye Wade, du Sultan d’Oman, ou encore de Jean-Louis Servan-Schreiber et de Jean Boissonat pour la célébration des vingt ans du magazine L’Expansion, dont la mise en scène avait fasciné feu le président François Mitterrand.